Revue de presse

Nota Bene : La revue de presse présentée ci-dessous a pour but de montrer les différents points de vue et évolution du journalisme participatif au fil du temps. Sont disponibles en dessous de celle-ci les différents articles qui ont ont permis sa réalisation, classées par date de parution.


Commencement et développement
En 2003 alors que la notion de « journalisme citoyen » fait son apparition, Le Devoir s’interroge dans une longue enquête publiée sur le sujet : « qu’est-ce que c’est ? ». Le terme est encore jeune, et son efficacité loin d’être effective. Le quotidien québécois rappelle ses origines, « en révélant l’affaire Monica Lewinsky sur son blog en 1996, Matt Drudge mettait en place les premières briques du journalisme citoyen ». Pour Libération en revanche, l’apparition du  journalisme citoyen, « ce formidable élan d’expression des internautes » s’explique par « le progrès technologique et l’internet ». Libération pronostique que l’arrivée du journalisme participatif est due à « l’existence d’un bouillonnement participatif dans une société critique envers les politiques et les médias ». Le Devoir propose une définition et explique son fonctionnement : « les nouveaux outils du web permettent à quiconque de publier sur la Toile ses réflexions, ses découvertes et sa nouvelle exclusive », et pose les enjeux, certains blogs ont déjà à ce moment là « une influence sur la classe politique américain », les rapports de force de l’information vont devoir évoluer, et les journalistes professionnels vont devoir « s’adapter ». « Les groupes de presse n’ont plus le monopole de l’information, ni de sa diffusion » souligne grit-transversales.org. C’est également ce que pense Libération en 2007 : « média de demain sera-t-il mixte, réalisé par des amateurs et des professionnels ? » titre le quotidien dans une enquête fleuve. Pour les « personnalités publiques et les politiques », s’implanter sur les plateformes de blogs ne présente que des avantages, ils n’ont plus à donner d’interviews autant qu’avant, et peuvent éviter ainsi les « questions dérangeantes ». Les journalistes professionnels doivent alors relater du contenu de blogs. Le Devoir se demande quelles serait les suites de ce phénomène lorsqu’il « y aura une poursuite qui fera l’actualité », puisque « le blogueur est aussi un éditeur » et donc « responsable du contenu publié sur son carnet Web ».

En 2006 cette fois, alors que le journalisme participatif s’est vu grandement développé depuis ses débuts, grit-transversales.org expose l’impact du journalisme participatif sur les médias en titrant « journalisme et contenu citoyen : à l’écoute l’un de l’autre ». « Ces deux mondes » ont besoin l’un de l’autre, les médias reprennent dorénavant du contenu de blogueurs, et inversement. A cette époque, ce bouleversement ressemble à un « étrange paradoxe ». L’arrivée du média participatif Agoravox en 2005 impose des questionnements. Libération rappelle en 2007 « l’incroyable succès » du média sud-coréen, inspirateur d’Agoravox, Sud Ohmynews, mais insiste sur les échecs d’Agoravox dans « le lancement de certaines de ses applications ». Très vite, des systèmes « mixtes » voient le jour, c’est le cas du site Rue89.fr lancé par « trois plumes de Libération », qui est « d’information générale, et s’appuie sur des experts et les contributions des internautes »

Points forts et inconvénients
« La blogosphère fait dorénavant figure de contre-pouvoir » s’avance grit-transversales.org en 2006, idée partagée par Carlo Revelli, co-fondateur d’Agoravox : « le journalisme citoyen est liée au 5eme pouvoir ».
Les informations qui peuvent être considérées comme le plus souvent  « fiables », sont celles portant les phénomènes naturelles ou « mêmes d’un drame ». Libération rappelle en 2007 que le journalisme citoyen n’est contraint d’aucune « censure ». Pour les journalistes, qui se sont emparés « pendant la guerre en Irak » du système, les blogs offres certains avantages : « espace illimité, sans contraintes de pagination ».
Mais « ces nouveaux médias ne sont pas sans faille » et « le danger du dérapage existe » notamment sur des questions d’éthique. Ce problème n’est pas censé se poser pour les professionnels, puisqu’il existe une déontologie propre au métier, mais pour les « net-citoyen » « des photos prises lors d’un accident, puis diffusées sur internet peuvent manquer de respect aux familles des victimes et / ou s’avérer beaucoup plus choquantes que celles diffusées dans la presse traditionnelle ». Libération apporte des précisions, « écumer les blogs peut permettre de dénicher des perles, mais il faut farfouiller dans des centaines de commentaires pour dénicher le lien, l’info, la réflexion valant d’être répercutée », la recherche est rendue difficile, et s’explique par « l’absence de règles propres au journalisme citoyen ». Cette absence d’éthique pour les blogueurs peut amener une instrumentalisation massive, notamment commerciale. « Certains blogueurs influents sont en fait payés par des grandes entreprises pour faire l’apologie de leurs produits » précise Le Monde.

Bilan
Libération s’avance dès 2007 : « les médias ont réagi en s’appropriant ce nouvel outil ». En 2010, le média en ligne d’information générale Owni, justement issu de cette vague de création de sites incluant plus ou moins de participations, hésite. Laisser les citoyens s’exprimer ainsi, une « utopie » ? Le site argue ses propos en reprenant ceux de Pierre Haski, fondateur de Rue89, précisant qu’il avait « insisté sur la dimension participative du journalisme web » et que « selon lui, le modèle des pure players doit favoriser les échanges entre les journalistes et leur public ». Owni s’interroge ensuite sur ce « qu’il en est ? », et rappelle que « le dernier article de Pierre Haski portant sur les Assises du Journalisme a recueilli 210 commentaires », mais que ces commentaires ne contiennent « aucune réponses de Pierre Haski. L’interactivité tant louée dans ses discours serait-elle une simple utopie ? ». Pour tirer un premier bilan de l’interactivité et de ce que pouvait rapporter la parole plus facilement donnée au citoyen, Owni toujours explique que cela fait « beaucoup de bruits pour rien », « les internautes apportent des éléments de réflexions », mais que l’absence de « précisions » du fait de pouvoir limitée qu’ont les citoyens à enqueter, et « le grands nombres de contributions » apportent « des informations exactes », qui sont toutefois lourdes à traiter. Pourtant, plusieurs « informations apportées par des citoyens via internet ne sont pas exploitées dans la presse traditionnelles », et cela « montre bien les limites de cette presse classiques ».

Sources
LE DEVOIR. Regard sur le journalisme citoyen [en ligne]. 2003 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/34142/technologie-regard-sur-le-journalisme-citoyen-deuxieme-partie

TRANSVERSALES. Journalisme et contenu citoyen : à l’écoute l’un de l’autre [en ligne]. 2006 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://grit-transversales.org/dossier_article.php3?id_article=99


TRANSVERSALES. Les medias citoyens sont-ils fiables ? [en ligne]. 2006 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://grit-transversales.org/imprimez.php3?id_article=101>

CLUBIC. Carlo Revelli, AgoraVox : "Le journalisme citoyen est intimement lié au 5ème pouvoir" [en ligne]. 2006 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://www.clubic.com/actualite-67101-carlo-revelli-agoravox-journalisme-citoyen-intimement-lie-5eme.html>

LIBÉRATION. Journal recrute non journalistes [en ligne]. 2007 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://www.liberation.fr/grand-angle/010197794-journal-recrute-non-journalistes>

LIBÉRATION. La presse défiée par les amateurs [en ligne]. 2007 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://www.liberation.fr/medias/010197365-la-presse-defiee-par-les-amateurs>

MULTIMEDIA.DNA. Internet, nouvelle terre d'aventure pour les journalistes [en ligne]. 2007 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://multimedia.dna.fr/article/art_aff_2002.php?id=2604>

OWNI. L’info participative selon Rue89, Le Post et Citizenside [en ligne]. 2010 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://owni.fr/2010/02/22/l%E2%80%99info-participative-selon-rue89-lepost-et-citizenside>


OWNI. Bruit, rumeur et information [en ligne]. 2010 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://owni.fr/2010/03/19/bruit-rumeur-et-information>
LE MONDE. Sale temps pour les blogueurs et les journalistes [en ligne]. 2011 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://egypte.blog.lemonde.fr/2011/12/14/sale-temps-pour-les-blogueurs-et-les-journalistes>

POLICYMIC. Utiliser l’Internet pour sauver le journalisme…de l’Internet [en ligne]. 2012 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://www.policymic.fr/articles/43/utiliser-l-internet-pour-sauver-le-journalisme-de-l-internet>

LE MONDE. Les blogueurs, nouveaux prescripteurs. [en ligne]. 2012 [consulté le 10/04/2012]. Disponible sur <http://lisaamastermode.lisaa-labo.com/2012/02/19/les-blogueurs-nouveaux-prescripteurs>